Drones et aide (médicale) urgente

Les drones aideront à l’avenir les services de secours lors d'interventions.

Vous avez peut-être lu dans la presse en janvier qu’en Australie, un drone avait sauvé deux adolescents de la noyade en leur jetant une bouée gonflable. C’était une primeur mondiale pour le pays, puisque c’était la première fois qu'un appareil non habité de ce type était volontairement utilisé dans une situation d’aide urgente.

Mais inutile cependant d’aller à l’autre bout du monde, car en Belgique et aux Pays-Bas également, des prototypes de drones ambulance autonomes sont en cours de développement depuis quelques années. Le chercheur belge de la TU Delft, la plateforme d'innovation Living Tomorrow et l’UZ Gent jouent un rôle de premier plan à cet égard.

Il s’agit de petits avions compacts non habités de 4 kilos environ qui peuvent rapidement être déployés de manière autonome dès qu'une personne forme le numéro d’urgence 112. Les appareils peuvent trouver automatiquement l’emplacement de la victime par le biais du signal du téléphone mobile de l’appelant et d'un GPS intégré. L’appareil est doté d’une connexion vidéo et audio, qui permet aux services de secours sur place d’envoyer continuellement des instructions et un feed-back à propos des évènements. Les drones peuvent également, dans une certaine mesure, envoyer des appareils médicaux essentiels comme un AED (défibrillateur), se muant en véritables boîtes à outils médicales volantes.

Un drone ambulance peut atteindre une vitesse de 120 km/heure, lui permettant d’arriver en moyenne 4 fois plus rapidement sur les lieux qu'une ambulance classique. C’est un avantage de taille, quand on sait par exemple que pour une victime qui fait un arrêt circulatoire, le report d'un choc avec AED diminue les chances de survie d’environ 10 % par minute. Grâce à un drone, un AED avec défibrillateur peut être dépêché sur place en 1 à 2 minutes, augmentant la probabilité de survie de 8 à 80 %. En cas d’accidents sur autoroutes également, cet appareil peut par exemple servir à évaluer la gravité et ainsi fournir une aide bien plus rapide, de meilleure qualité et ciblée.

Cependant, un drone ambulance de ce type reste actuellement utopique.

Son coût de développement relativement élevé de 430 000 € (et 15 000 € par drone opérationnel) n’est pas le seul frein, la législation l’est également. Les drones autonomes sont en effet pour l’instant interdits par la loi en Belgique. Un éventuel changement de loi est heureusement envisagé pour ce type d’appareils qui pourraient sauver des vies. De plus, il n’a pas encore été testé avec des patients « réels ». L'évitement automatique d’obstacles (ou « object avoidance ») doit également être peaufiné.

Mediwet attend cependant avec impatience l’intégration de ce fabuleux outil dans l’aide (médicale) urgente. Imaginez le nombre de vies humaines supplémentaires qui pourraient ainsi être sauvées !